Conférence organisée au Centre Beaulieu, par les Amis de la Part Dieu. 05 56 48 22 10

Avec le P. Collas
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Thème de l'année: L'homme image de Dieu

(Beaulieu, session du 15 octobre 2006)

« L’homme à l’image de Dieu »

Voltaire disait : Dieu a fait l’homme à son image et il le lui a bien rendu.
Si on vous présente une photo mal faite de quelqu’un, vous ne le reconnaîtrez pas en le croisant dans la rue, car vous aurez une fausse idée de lui.
L’homme à l’image de Dieu ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Comme introduction, aujourd’hui, je voudrais donner cette idée que l’homme est de la même structure que Dieu, la même structure de base. Ce qui soutient ne se voit pas, on peut changer les apparences mais pas la structure.
Quand un chrétien dit, après la bible et les juifs, qu’il est à l’image de Dieu, c’est que sa structure est la même que celle de Dieu.
Ce n’est pas sur ce point que je voudrais insister aujourd’hui. Je voudrais insister sur la réversibilité des photos.
Nous ne voyons pas Dieu, mais l’Ancien Testament et Jésus Christ nous en parlent, nous en avons une idée. Cependant la structure dont nous parlons a été faussée (l’homme le lui a bien rendu !) et ceux qui sont chargés de décrire la structure de Dieu se sont trompés, alors ce n’est pas le vrai Dieu qui est décrit.
Qu’est-ce qui symbolise le plus l’originalité de Dieu ? Son amour. C’est ce que nous disons, mais dans notre inconscient nous ne le croyons pas. Je suis obligé de me secouer quand je parle à Dieu : parles-tu à un juge ou à des bras qui t’enserrent pour t’embrasser ? Je parle plus souvent à un juge qu’à un père de tendresse. Le dieu que beaucoup de chrétiens vénèrent, en lequel beaucoup croient, est un dieu qui surveille, qui note nos péchés, ces péchés qui l’emporteront un jour sur ce que nous avons fait de bien.
Le jansénisme a été l’hérésie maximale car il considère l’homme vicié de naissance et donc que Dieu doit en tenir compte. Malheureusement l’église actuelle, bien que récusant le jansénisme, n’en est pas totalement sortie.
Pour les jansénistes, Dieu est tellement parfait que face à lui nous sommes ridicules. Nous choisissons plus souvent le mal que le bien, et ils savent pourquoi : évidemment c’est à cause du péché originel.
Dans notre inconscient il y a le visage de ce Dieu sévère qui punira toute faute, même bénigne.
Il y a heureusement le Père de l’enfant prodigue ! J’y crois très fort.
Mais l’église m’a appris le doute. Un scepticisme humain, qui a culminé avec le jansénisme, nous a transmis en déformant l’image de bras tendus pour embrasser en regard et doigts menaçants. On nous a volé notre Dieu de tendresse, malgré les paroles du Christ on a faussé l’image de Dieu.
L’une des raisons de cette déviation est le goût du pouvoir. Le pouvoir sur les consciences. Le plus grand pouvoir est de faire douter une conscience sur elle-même. La position à genoux du pénitent rend possible la domination par le prêtre qui, inconsciemment, peut agir sur la conscience.
Pendant des siècles on a déformé le visage de Dieu et cette vision nous a influencés. Nous sommes héritiers de cette représentation fausse de l’image de Dieu.
Jésus a donné sa vie pour nous révéler que les bras du Père étaient pour nous embrasser et non pour venger.
Bossuet était au sommet de l’horreur qui, dans un sermon pour le Vendredi Saint, disait que Dieu allait pétrir son fils jusqu’à le tuer. Cette image odieuse est un peu en nous malheureusement, nous ne le disons pas dans les termes de Bossuet mais c’est un peu sous-jacent.
L’église a ainsi enseigné que l’on pouvait être damné, cette mauvaise idée vient du démon.
Même si l’Eglise enseigne aussi le Dieu de tendresse cela n’arrive pas à nous empêcher de douter de la tendresse de Dieu. L’Eglise ne met pas à jour son langage, elle reste fidèle au moyen-âge. Il faut redire ce que les pères ont dit mais en sachant que plus l’Eglise avance plus elle tient le corps du Christ et plus elle doit le dire.
Il ne faut plus parler de dieu justicier car ce n’est pas le père du prodigue, ce n’est pas le dieu de l’évangile.
Ce n’est pas par la peur que nous résoudrons les problèmes actuels, en disant le mal est plus fort que l’amour tout s’effondre. Il faut au contraire dire l’inverse.
Il faut que nous soyons nourris d’une espérance folle, absolument certains que l’Etre qui a créé l’univers est un cœur et deux bras et non un juge. Quand Dieu a créé le monde il savait ce qu’il faisait, donc il savait qu’il y aurait des damnés, donc des êtres qui n’existent pas encore seront damnés et cela Dieu le permettrait. C’est monstrueux !
Il faut dire que l’humanité va vers deux bras tendus et profitera éternellement de la folle tendresse de Dieu. Si nous ne disons pas cela nous sommes des éteignoirs.
Puisque Dieu est structuré sur la tendresse alors tous les vivants finiront dans ses bras. Aujourd’hui nous avons une responsabilité grave, nous participons à la recherche du monde, nous portons un message, il faudrait dire que le dieu des hommes passe son temps à nous admirer. Le Christ s’est agenouillé devant ses disciples, il voit depuis la création des hommes qui travaillent, il est venu pour s’agenouiller car pour lui l’homme est grand, il aime comme lui et a besoin d’être aimé.
Le Christ est venu pour nous révéler cet amour du Père, cette admiration de Dieu pour les hommes. Il faut prier pour qu’on ne se dispute pas sur tel ou tel canon mais pour la base de la théologie : Dieu est à genoux devant l’homme et passe son temps à l’embrasser.
Le plus beau signe incarné c’est un enfant avec son père et sa mère en train de l’embrasser : même structure. C’est cela la base. Ce n’est pas par son intelligence, son courage qu’il est à l’image de Dieu, c’est par sa capacité d’embrasser.
Un jour nous serons tous devant Dieu, pas un seul d’entre les hommes ne sera hors de ses bras.

QUESTIONS

• Le fait de ne pas savoir est-ce un péché ?
De douter n’est pas un péché, je doute parce que je ne vois pas. Le doute est le signe d’une recherche.

• Si vous ne croyez pas à l’enfer croyez-vous au purgatoire ?
Un jour vous serez libérés de votre corps et vous arriverez devant Dieu (votre moi réel qui aura grandi dans le coffrage devenu trop petit et ayant achevé son travail). Le vivant libéré (achevé) voit la réalité telle qu’elle est (que ses yeux ne lui avaient pas permis de voir), il verra et comprendra la tendresse de Dieu, il sera abasourdi et sentira tous ses péchés et manquements, il en sera désolé, c’est cela sans doute le purgatoire.
Jésus a parlé de l’enfer il le nommait géhenne (ce qui est l’endroit où on brulait les détritus et pas les enfants comme le faisait certains peuples voisins avant la venue de David), c’est cela le pardon des péchés, le péché est un manquement, une erreur, cela ne sert à rien donc on le détruit.

• Le libre arbitre ? Celui qui rejette Dieu ?
Mais ce n’est pas Dieu qu’on rejette, c’est cette fausse image qu’on rejette, on be rejette pas le vrai.

• A Fatima les enfants ont vu l’enfer.
La théologie officielle ne prend pas en compte les révélations privées donc cela n’est pas pris en compte. Il faut rester à la théologie officielle.
Le mal est quelque chose qu’on répare mais pas qu’on punit. Les théologiens balbutient mais il faut garder un fil conducteur : Dieu est tendresse.

• Dieu « Baba cool » ?
Non. Si nous, nous punissons, c’est parce ce que nous ne savons pas faire autre chose. Si la punition est donnée dans une atmosphère de tendresse elle est suivie d’un geste de rapprochement.

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