« Je ne nie pas que l’Eucharistie comporte aussi la dimension
d’un repas. Mais elle ne s’y réduit pas , elle a
un sens beaucoup plus large et plus profond, qui consiste en la présence
du mystère pascal, intégrant tout le désir humain
de vaincre la mort et de toucher la vie divine, de se libérer
de la vulnérabilité de cette vie pour parvenir à
la communion avec Dieu. Dans l’Eucharistie, il y a à la
fois la table de la Parole et la table d’un repas – mais
le repas des noces du Royaume ! En fait, c’est tout le chemin
de l’homme vers Dieu qui se trouve ainsi présent dans
la liturgie, dans une synthèse de toute la création,
de l’ensemble des religions, de la révélation judéo-chrétienne
et du développement spirituel de chaque personne. Tout ce mouvement,
cosmique et historique, est récapitulé dans la liturgie.
»
(Cal RATZINGER. « La Croix » 18 décembre 01. p.
13.)
Introduction : le dogme et la vérité.
Le mystère n’est pas une vérité hors de
portée, mais une réalité sans fond. Son accès
n’est pas interdit, mais il est une avancée sans fin.
Cette avancée suppose donc une recherche permanente. Si on
se lance dans cette recherche, ce que l’on découvre n’est
pas une construction artificielle, mais la conséquence logique
de ce en quoi nous croyons déjà.
Avancer dans la recherche nous conduit à découvrir des
« nouveautés ». Ce sont des nouveautés pour
nous, qui sommes soumis aux développements de l’histoire
mais en réalité, ce que nous découvrons aujourd’hui
est de toujours. Jésus ne crée pas de nouveauté
: il nous révèle ce qui est éternel. Ce que nous
allons dire sur l’Eucharistie relève de cette évidence.
Chercher la Vérité est donc une longue quête et
suppose qu’on ne soit pas définitivement arrêté
sur l’idée d’aujourd’hui..
L’idée d’aujourd’hui n’est qu’une
marche en attente de la marche suivante, même si la «
marche » d’aujourd’hui est reconnue comme un «
dogme ».
Le dogme n’est que le tracé du point où nous en
sommes aujourd’hui, et d’où nous partons pour aller
plus profond. Ainsi en est-il de l’Eucharistie : pour ce sacrement
aussi, nous essayons d’aller plus profond.