Retraite 2004. organisée à Avajan, par les Amis de la Part Dieu. 05 56 48 22 10

Avec le P. Collas
3, rue de la Source
75016 PARIS
06 03 04 22 88
 
         

La Résurrection.


IV. Les deux premiers moments de la Résurrection.

Prenez une poignée de beurre (rance, si possible) et la statuette en terre glaise que vous venez de modeler. Posez les deux en plein soleil, à midi, au mois d’août, ou bien le plus près possible de l’équateur. Je reconnais que la dernière indication est, pour nous et ici, assez difficile à réaliser. Mais faisons comme si rien ne posait de problème. Voilà, c’est fait. Que se passe-t-il ? Le beurre fond (ce n’est pas grave, il était rance) et la statuette cuit. Notez que le soleil n’a rien fait de particulier pour que ces deux résultats soient obtenus. Il lui a suffi d’être chaud comme il est toujours. Très chaud, nous sommes à l’équateur. Sa chaleur, à la fois détruit et consolide. Ce qui ne vaut pas grand chose disparaît, ce qui est bien modelé est rendu inusable.

Je vois que vous suivez. Mais vous vous demandez tout de même où je veux en venir et ce que cette histoire vient faire dans une retraite sur la Résurrection. Peut-être avez-vous deviné. De toutes manières, cette histoire n’a rien de génial et ce n’est pas la peine de vous rendre à Saclay, ou ailleurs, pour y trouver des éléments de solution. Vous avez bien compris que cette instruction se situe, elle aussi, dans le contexte d’une retraite sur la Résurrection. Mais le beurre et la statuette …

Tous deux, dans mon cerveau (!) sont une image de la Résurrection. Une image, en tout cas, de ce qui, actuellement, dans le cosmos, se passe en permanence. Une image, pas très adroite, je l’avoue, des préparatifs de la Résurrection. Avant que la Résurrection puisse avoir lieu pour chacun, chacun doit subir, à quelques nuances près, le traitement que décrit l’expérience du beurre et de la statuette.

Le décapage.
La Résurrection est le passage définitif à l’état divin de chaque vivant. Mais vous pensez bien que ce passage suppose quelques aménagements préparatoires. Bien que ce qui est humain soit tout de suite divinisable, cet humain ne peut prendre la consistance de la divinité que dans la mesure où il peut supporter ce passage. Même si le passage est rapide et sans doute spontané, un premier traitement immédiat est nécessaire. Imaginez un acte que vous venez de poser. Même s’il est bon, il se peut qu’il recèle quelques imperfections. Elles ne viennent pas nécessairement de votre malignité, encore que cela soit possible, mais du moins de votre maladresse. Parfois, en revanche, l’acte est franchement mal en point. Vous avez fait fonctionner votre intelligence, mais elle a fonctionné à l’économie et a trouvé des subterfuges pour éviter l’effort. Résultat : médiocre. Mauvais, peut-être. C’est entendu, c’est un acte de vous, donc il peut se caler dans le monde de Dieu. Mais à condition que ce qui ne peut pas coller avec la beauté de ce monde, soit détruit. Sans traces. Vous pouvez regretter, vous réparerez, c’est sûr, mais vous ne pouvez pas vous-même faire ce que cela n’ait pas été fait. Rassurez-vous (si j’ose dire) : les côtés ratés de votre acte sont sans consistance, parce que vous n’avez pas mis pour les faire, le meilleur de vous-même. Et puisqu’ils sont sans consistance, il vont faire comme le beurre rance.

En effet, votre acte, dès qu’il est fait, est exposé à l’amour du Père, puisque cet amour est le climat dans lequel vous vivez. Mais l’amour du Père est autrement brûlant que le soleil à l’équateur. Et donc, votre malfaçon, inconsistante, fond d’elle-même sous la chaleur de la tendresse du Père. Le Père n’a rien à faire pour cela : il lui suffit d’être là et de briller de tendresse. Il n’a aucun geste à faire pour décaper - entendez pour pardonner - Il n’a qu’à être Lui : il est Lui éternellement. Il n’a qu’à être là : il est là éternellement, et tout ce qui se vit est aussitôt glissé dans ses rayons. Donc, dès que votre acte est mis sur pied, ce qu’il a de maladresse est anéanti. Par l’amour. L’anéantissement est même plus expéditif que la fonte du beurre.

Ce qui est raté ne tient pas. Pas une seconde. Et notez bien que vous n’avez pas à en être outré. Cette liquidation, sans que peut-être vous en ayez conscience, vous la désirez. Personne n’est fier de ses ratures. Et personne ne fait de manières si leur liquidation est possible. La chaleur de Dieu, quant à elle, ne peut pas s’incliner ni disparaître devant l’échec, mais l’échec, lui, ne demande pas mieux que de disparaître devant l’amour. Et donc l’échec fond devant la tendresse. Et voilà votre acte tout guilleret et prêt à entrer dans la ronde.

Vous me dites : « Que faites-vous de l’absolution, alors ? » Je vous réponds : c’est elle dont je parle. Mais d’une manière un peu moins habituelle que ne le fait le catéchisme. Votre mal est défait. Mais Dieu ne vous a rien dit. Il ne peut pas vous parler pour vous le dire, parce que vos oreilles n’ont pas les entonnoirs qu’il faudrait pour capter sa parole. Et pourtant, il grille d’envie de vous dire que vous êtes libre. Et vous aussi, vous aimeriez bien le savoir, pour repartir d’un autre pied. Alors, pour répondre à son désir de vous annoncer la bonne nouvelle et pour répondre aussi au vôtre, de la savoir, il charge un homme, un frère, qui, lui, peut vous parler et se faire entendre, il le charge de vous le dire, de sa part.

Avec l’aide du frère, vous pourrez même énoncer la limite entre ce qui est bon et ce qui ne vaut rien. On appelle cela l’examen de conscience, parfois aussi la confession ; mais laissez tomber les mots et gardez la chose. Parce qu’il faut que vous entendiez la bonne nouvelle : vous êtes libéré à jamais de votre échec. Décapé. Bon pour le service, aujourd’hui et après. Le frère vous dira, de la part du Père, que votre mal est détruit. Les mots que vous entendrez auront l’accent humain, mais ils seront dits par le Père en Personne. Dans son jargon pas toujours très clair, le frère vous dira que vous êtes pardonné. Le Père, lui, pendant ce temps, et pour que vous compreniez mieux, chauffera encore plus sa tendresse, pour vous réconforter. Et vous pourrez repartir, réparer et reprendre votre course. Il fallait passer par là pour que la Résurrection, un jour, puisse vous enrayonner.

La divinisation.
Bien. Pour la motte de beurre (rance), ça va. Mais la statuette ?
Vous avez compris, j’en suis sûr. D’autant que dans cette maison, ça a déjà été dit, pas tout à fait de la même manière, mais pas loin. Seulement aujourd’hui, c’est redit dans un autre contexte, celui de la Résurrection. Vous objectez que la Résurrection n’est pas pour aujourd’hui. C’est vrai. Cette grande manœuvre - nous y reviendrons demain - est pour bientôt, plus ou moins, mais elle doit attendre que nous ayons bâti tout ce qu’il nous est possible d’appeler à l’existence. Or, puisque nous sommes ici, pour l’instant, c’est que le travail n’ est pas encore à terme. Donc ce n’est pas la Résurrection elle-même qui est ici directement en cause. Ce qui est en cause, c’est le processus qui permettra la Résurrection. C’est le processus complémentaire du travail de décapage dont nous venons de parler. Il suit immédiatement le décapage et vient le compléter.

Donc, qu’en est-il de la statuette, puisque c’est d’elle, encore, qu’il s’agit ? Ci-dessus, il s’agissait du nettoyage des actes que nous avons posés. Mais il faut aller maintenant jusqu’au bout de la manœuvre. Le décapage étant fait, de nos actes il reste ce qui est bon et qui devra tenir aussi longtemps que Dieu. Tel quel, le résultat de ce travail est donc prêt à passer du côté de Dieu. Il ne va pas changer de place pour autant, mais de statut. Jusque là, c’est du bien bâti et, en tout cas, du pleinement décapé. C’est prêt pour subir le dernier traitement qui le rendra apte à la Résurrection, lorsqu’il en sera temps.

Soyons clair. Le traitement qui va être administré n’ajoute rien à ce qui lui est soumis. Il ne va pas apporter un complément de régime. Il ne va pas non plus agrandir ni rectifier. Ni achever. Toute rectification et toute progression reviennent au sujet, qui, dans mon image est la statuette en cours de façonnage ; c’est le travail proprement dit de construction, dont chacun a la charge et dont chacun fait son propre plan. Le traitement dont je parle, a pour but de stabiliser le point où l’on en est rendu. Le traitement une fois appliqué, le niveau atteint ne reviendra jamais en arrière. Le point où nous en sommes est irréversible. Il n’est plus soumis au temps ni donc à l’usure. La couche posée est solidifiée. La théologie dit qu’elle est éternisée. Ce qui viendra ensuite, puisqu’on va continuer à construire, ne la retouchera pas, mais prendra appui sur sa solidité désormais définitive. Aucune lâcheté, aucun orage, ne pourront le moins du monde ébranler ni fissurer le niveau atteint, puisque la tendresse de Dieu vient de lui conférer sa propre inébranlabilité. Cette opération terminée, rien de visible ni de senti n’apparaîtra, car la forme n’en aura pas changé. Elle est seulement devenue inamovible pour ce qui est fait, mais elle reste disponible pour ce qui viendra encore, puisque, ne l’oublions pas, nous sommes en pleine évolution.

D’ailleurs, le moment dont nous parlons n’est pas un point d’arrêt. L’opération de divinisation ne se fait pas à dates ni moments précis. Il n’y a pas d’heure favorable, pas plus d’ailleurs pour cette consolidation que pour le décapage dont nous parlions tout à l’heure. C’est sans cesse que l’opération se produit. Elle n’est pas momentanée mais constante. Elle ne se produit pas de temps à autres. Elle est permanente. C’est sans cesse que je me construis, c’est donc sans cesse que je produis une nouvelle couche d’être. Mais c’est aussi sans cesse que la chaleur de la tendresse brille sur la vie et l’enserre. La cuisson (j’ai honte de cette expression, mais elle va avec l’image de la statuette exposée à la chaleur) est constante. Dieu ne se lève pas le matin, comme le soleil, ni ne se couche le soir. Il est sans cesse en train d’aimer par définition et par fonction et par essence. Sans cesse donc sa tendresse rayonne ; sa chaleur rencontre en permanence ce que la vie produit et lui expose. Et c’est donc sans aucun arrêt que le travail de l’homme est fixé. Divinisé.

Diviniser une réalité, c’est lui communiquer l’état même de Dieu. C’est ce processus, lancé bien avant le big-bang, qui se poursuit aujourd’hui. Ce processus est un baiser. Le baiser du Père est bras ouverts vers son fils qui se fait. Il embrasse donc et chauffe et stabilise, tout ce que ce fils produit de vivant, au rythme même où le fils le produit.

Pour ce faire, pas plus que pour le décapage, le Père n’a à poser aucun geste. Il lui suffit d’être Dieu. Tant qu’il est Dieu, il rayonne, sans rien faire, rien qu’en étant. Et il est Dieu depuis avant toujours, et plus loin qu’à jamais. Plus le temps passe, plus la vie s’amplifie, plus les hommes sont fils, plus les bras du Père ont à enserrer, plus l’immesurable s’amplifie. Mais nos yeux ne voient pas. Et pourtant, il faut bien que l’homme puisse au moins deviner l’ampleur que la tendresse de Dieu donne à son geste. Pour ce faire, le Fils convie autour de son périscope tous ceux qui le veulent, pour leur montrer l’ampleur que prend le travail de l’homme et la divinisation qui est en cours. Et c’est l’Eucharistie.

L’Eucharistie.
Pour comprendre l’Eucharistie d’une manière différente, peut-être, et pour donner un autre type de relief à une vérité que nous connaissons bien, je vous raconte un semblant de parabole. Vous aurez vite deviné, mais allez quand même jusqu’au bout.

Si les hommes ne voyaient que ce qui est visible de ce qu’ils construisent, ils désespèreraient. C’est pour les associer à sa propre joie que le Fils les invite à venir voir. Mais c’est aussi pour apaiser leur angoisse, ou, du moins, leur impatience. L’homme ne peut voir, dans son quotidien, que le résultat brut de son travail. Brut de décoffrage comme on dit sur nos chantiers. Mais pour qui ne sait pas que le décoffrage n’est qu’une étape dans la construction, et pas la plus enthousiasmante, surtout pour les passants qui ne possèdent pas les plans, un lieu d’où l’on peut voir le travail se faire, est ouvert à ceux qui veulent venir voir. Un point d’observation qui ouvre une plongée sur le chantier et d’où l’on peut voir que ce qui est déjà fait, tient bien, et qu’il n’y a donc rien à craindre pour les étages qu’il faut encore construire. Le Maître d’œuvre, ici, n’est pas comme nos architectes. Il n’a pas fait les plans, pas plus qu’il ne travaille lui-même à la construction. Il a eu l’idée de ce chantier. Il possède la source de l’énergie. Il est au milieu des travailleurs. Il console, il sourit, il réchauffe, il écoute, il comprend. Il ne conseille pas, il ne veut pas prendre la place des ouvriers. Il veut que le gigantesque chantier soit leur propriété et que le résultat soit leur œuvre. Mais il ne peut pas s’absenter, car la tension tomberait.

Son seul travail, en plus de l’énergie qui sort de lui et qu’il donne abondante, consiste à stabiliser leur travail au fur et à mesure qu’il progresse. A le fixer. Fixer ne veut pas dire figer. Pour lui, cela veut dire communiquer à l’œuvre en cours la solidité absolue dont lui seul a, pour l’instant, le secret. Il ne peut pas le leur livrer encore : cela les dépasserait. Le secret est trop vaste pour aujourd’hui. Leur vocation est justement d’étendre leur surface d’être, aux mêmes dimensions que la sienne. C’est pour cela qu’il a eu l’idée de ce chantier. Quant il sera achevé - mais qu’est-ce que cela veut dire dans son temps à lui, qui est l’éternité – alors, ils seront en mesure d’arpenter comme lui, l’infini. L’infini qui est déjà leur patrie. Mais ils ne la voient pas.

Donc, sur leur chantier, au fur et à mesure qu’il progresse, le Christ, qui est le Fils de l’Invisible, infiltre sa propre consistance dans ce qu’ils édifient, pour que le chantier ne s’affaisse pas, et qu’il parvienne à être habitable par son Père et par eux. Mais comme ce geste d’infiltration est invisible à l’œil nu, parce qu’il le pose en tant que Dieu, il s’est fait aussi l’un des leurs. Du coup, il est visible. Et ceux qui veulent bien venir à son invitation voient son geste, et devinent au travers, une dimension qui les dépasse mais qui leur fait pressentir ce que lui voit déjà, et qui est la réussite stupéfiante de leur travail. Actuellement ceux qui répondent à son invitation s’appellent des chrétiens. Mais n’importe qui peut venir, et il faudrait qu’ils viennent bien nombreux. Plus ils seraient, mieux ils verraient. Pourtant, même s’ils sont trop peu nombreux, ce qu’ils voient se propage, maladroitement, sans doute, lentement, mais progresse tout de même assez pour que sur le chantier on ne se décourage pas. Cette rencontre, où tous les invités peuvent se pencher au-dessus des barricades, les chrétiens l’appellent l’Eucharistie. C’est vrai, ils ne voient pas le travail d’éternisation ; ils ne voient qu’un homme, un prêtre, comme ils disent, un homme qui visibilise les gestes du Christ et qui sonorise ses paroles. Il tient du pain et il dit : « Ceci est mon corps ». Sans en avoir l’air, ces paroles qui semblent simplistes et dénuées de raison, sont renversantes. Elles vous disent que ce que vous bâtissez en suant ou, parfois, en dansant, est solide comme le corps de celui au nom duquel ce prêtre parle et qui est le Fils de Dieu.

Mots nouveaux pour des réalités anciennes comme le monde.
Les deux gestes de Dieu dont nous venons de parler, les chrétiens les nomment, depuis longtemps, le sacrement de Pénitence et de l’Eucharistie.

Le mot « Pénitence », vous l’aurez deviné, ne convient pas à faire le tour de ce qu’il voudrait signifier. Donc, on le change, pour être plus près de ce que les chercheurs de Dieu et de l’humain, pressentent de plus en plus clairement. Il ne s’agit pas de pénitence, mais de fête. Je me fais libérer et je me barderais de punitions ? C’est bien le lieu ! Regardez la fête que le Père organise pour le fils qui lui revient. Pour une pénitence, c’est raté ! Bien sûr, si on pense qu’il faudra réparer les dégâts et les avaries, alors, d’accord : ça n’aura pas obligatoirement les caractères d’une fête. Mais ça aura, du moins, les avantages d’une libération ; et d’une justice rendue à celui que j’avais pu blesser. Mais, de grâce, ne nous trompons pas : il s’agit de joie. Et de danse. Sortir du confessionnal en dansant, cela ne se serait pas fait. Mais se trouver dans les bras de Dieu, ça n’empêche pas de danser. Le tout est de savoir où nous sommes et ce qui se fait. Ce sacrement, c’est-à-dire ce geste d’un homme destiné à nous faire deviner un geste de Dieu, nous débarrasse de nos écailles ratées, et nous pleurerions ! Il nous chuchote que nous sommes dans les bras du Père, et nous ferions des grimaces ! Soyons logiques, nous ne venons que pour être libérés. Rendus libres. Et décapés : astiqués à fond. Chauds des bras du Père. Alors, dansons.

L’autre, le mot « Eucharistie », lui, parle mieux. Il parle de rendre grâces, sans baisser le nez. Ici, si on ne veut pas danser, parce que ça suffit, on pourrait au moins applaudir. A tout rompre. Pensez donc : ce dont nous serions fiers si nous le voyions comme le Père le voit, c’est de nous ! Ca tiendra et ça n’aura pas de fin. Pas de ressemelage en vue. Du matériau qui n’est fait que pour la fête. Qui ne sera tout à fait à l’aise que dans le confort de Dieu, qui ne respirera à fond que sous les lambris de l’Eternité, dans la farandole des frères, venant, tout comme nous, de la « grande épreuve ». Rendre grâces, certes. Au Père, d’abord, qui a eu l’idée de partager sa vie. A Jésus qui a voulu venir nous dire que la tendresse qui l’enivre depuis bien avant le Big-Bang, nous était destinée, la même, avec la même douceur et la même violence. Et qui savait qu’en acceptant de venir nous dire cette Bonne Nouvelle, nous le recevrions mal et le mettrions sur la croix. Et qui est venu quand même. Quand la joie d’annoncer la joie vous tient, et quand vous aimez celui qui va la recevoir de votre bouche, vous n’hésitez pas. Surtout si vous êtes Dieu. Et Jésus est venu et il nous demande de nous rassembler pour voir, sur la pointe des pieds, ce qu’il fait de ce que nous faisons. Alors, devinant le travail qu’il opère sur notre propre construction, nous rendons grâces. C’est cela la Messe. Et nous repartons confortés.

C’est dit autrement que d’habitude, mais c’est cela : les deux traitements que doit subir la vie des prétendants à l’éternité que nous sommes tous. Quant à l’ouverture de la danse et à l’entrée effective dans la danse, ce sera la Résurrection. Décapés pour être légers, consolidés pour que la farandole ne nous disloque pas, nous sommes chaque jour plus prêts à voir Dieu. Un jour, cela nous servira. Ce jour-là, le Christ nous prendra la main et nous aidera à jaillir dans sa Lumière où le Père nous a préparé une place numérotée. Ce jour sera celui de notre Résurrection.


        Vous avez des commentaires à faire ou des questions ? Vous pouvez aller à la rubrique « Ecrire » du menu principal.