.Session organisée au Centre Beaulieu, par les Amis de la Part Dieu. 05 56 48 22 10 Avec le P. Collas Thème de l'année: L'EUCHARISTIE
(Compte rendu de session. Centre Beaulieu. Bordeaux.) 11 Juin 2006 INTRODUCTION Une chose a toujours marqué l'homme : l'éternité. L'humanité a toujours eu cette idée de l'éternité. Il y a dans la vie humaine un début et une fin entre lesquels se situent ce que l'on connaît, ce que l'on voit et ce que l'on ressent. Mais, dans l'inconscient de l'humanité, il y a cette « intuition » de l'éternité qui ne fait pourtant pas partie sensible de notre vie, de notre univers. Nous n'avons pas cette notion d'éternité car l'éternité n'existe pas dans notre vie puisque notre vie se situe dans le temps, entre la naissance et la mort. Nous en avons cependant l'intuition parce qu'elle existe réellement et que nous sommes en relation avec elle, en Dieu. Nous touchons l'éternité en permanence car nous sommes créés par Dieu. Cette idée est innée au cœur de l'homme, et même ceux qui ne croient pas en Dieu la portent quand même au niveau de l'inconscient. Deux sujets différents vont être abordés à partir du texte de la retraite sur l'Eucharistie. Pour les carrefours de la matinée la réflexion portera sur ces deux questions : l'homme désire conserver aussi définitivement que possible le résultat positif de son activité ; le sens de l'éternité est inné et fondateur dans l'homme. REMONTEE DES CARREFOURS DU MATIN Carrefour 1 Il y a eu une discussion sur l'inconscient et l'instinct. L'instinct est considéré comme plus général car il est la part de notre être qui est marquée par la force de Dieu. La notion d'éternité est inconsciente, mais aussi instinctive, car Dieu a fait l'homme à son image. Certaine personnes qui ne croient pas en Dieu transmettent malgré tout à leurs enfants des traditions et des rites. On a essayé de comparer l'éternité et la mortalité car dans la vie on ne connaît que la mort. La question de l'éternité se pose à propos de la fin de la vie et non à partir de la naissance, qui est son début. Mais y a-t-il quelque chose avant ? C'est ce qui pose problème. La capacité à se construire est une ouverture vers l'éternité. Carrefour 2 L'être humain a fondamentalement un désir de vivre. La notion d'éternité et la notion de Dieu sont dans ce que le psychologue Jung appelle l'inconscient collectif de l'être humain, d'où la naissance, l'émergence des religions dans toute l'humanité. Nous chrétiens, avec notre foi, nous avons la certitude de l'éternité. Nous n'avons pas de preuves concrètes, mais la venue du Christ, sa mort et sa résurrection nous confirment dans cette certitude. L'être humain, qui vit dans le temps entre un début, la naissance, et une fin, la mort, ne peut imaginer ni comprendre, ce que peut être l'éternité. Mais, sans en avoir la connaissance , nous en faisons déjà l' expérience en vivant le moment présent parce que Dieu s'est révélé en disant « Je Suis » et parce que tout ce que nous faisons de bien est déjà divinisé. Jésus dans l'évangile dit : « le Royaume est au milieu de vous, le Royaume est en vous ». Nous vivons donc déjà dans l'éternité, nous en avons déjà l'expérience. DISCUSSION L'enfant reçoit la vie de ses parents, la vie du corps et de l'âme. Donc il reçoit d'eux l'immortalité. Dieu l'intègre dans l'éternité en le « nommant », en reconnaissant l'être humain qu'il est et en lui disant : « Tu es mon fils ». Les carrefours de l'après midi travailleront sur la troisième question : dans ces conditions, les chrétiens sont ils un peuple saint « rassemblé du milieu des hommes » ? Nous ne sommes pas un peuple saint parce que nous sommes chrétiens. Tous les peuples sont appelés à être saints. L'humanité toute entière est concernée par cet appel de Dieu, par cette approche de Dieu. REMONTEE DES CARREFOURS DE L'APRES MIDI Carrefour 1 Le problème des gens qui, baptisés, décident de se marier et sont en recherche de quelque chose de profond est évoqué. Est-ce que les gens ont vraiment besoin de la pensée de l'éternité ? On constate que chez un certain nombre de personnes leur conception de l'Eglise, l'image qu'ils en ont, est souvent critique : le ciel et l'enfer… Ont-ils vraiment l'intention de la disqualifier ? Il y a, à l'heure actuelle, une émergence de spiritualité, mais les gens sont complètement détachés du religieux, notamment chrétien, qui répond difficilement à leur attente. Est-ce que les religions sont vraiment nécessaires ? Est-ce que l'on peut avoir une chrétienté sans religion, sans institution ? Que tous soient un comme Toi et Moi sommes Un. Carrefour 2 Nous constatons que l'Eglise a peu conscience d'être confrontée actuellement à une société « païenne » et qu'elle n'est pas adaptée, ni préparée, à apporter une réponse à la demande de ceux qui sont en recherche d'un sens à donner à leur vie. Il y a une pédagogie spirituelle et pastorale à redécouvrir, qui corresponde aux mentalités actuelles. Il faudrait pour cela que les chrétiens redécouvrent et mettent en pratique le message du Christ, « aimez vous les uns les autres », et qu'en voyant les chrétiens d'aujourd'hui, les gens de l'extérieur puissent dire : « voyez comme ils s'aiment ». Il faudrait aussi qu'au milieu de ce monde difficile chacun vive un témoignage de sérénité, qui est signe d'espérance, de telle sorte que cette sérénité puisse marquer les autres car le Christ nous a dit : « Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps ». Nous pouvons rejoindre les intentions missionnaires du Saint Père pour que les pasteurs et les fidèles chrétiens considèrent le dialogue interreligieux et l'œuvre d'inculturation de l'évangile comme un service quotidien à la cause de l'évangélisation des peuples. DISCUSSION ET CONCLUSION L'Eglise est actuellement discréditée, mais pas seulement par des gens de l'extérieur ; elle l'est aussi par des gens qui en font partie. L'éternité n'est pas le propre des chrétiens. Il faut distinguer uniformité et unification de l'Eglise, notamment quand il s'agit d'inculturation. La diversité est nécessaire mais, quand il y a diversité, il faut parfois éviter qu'il y ait incompréhension sur le plan de la célébration liturgique. Une communauté qui ne recrute pas n'est pas vraiment vivante. La communauté chrétienne doit vivre dans la communauté sociale. Nous devons montrer non seulement que nous nous aimons entre nous, mais que nous aimons aussi les autres. Et cela implique une relation avec les autres en dehors de notre communauté chrétienne, à titre individuel, mais également à titre plus collectif notamment dans le service des autres. Voyez comme ils aiment, plutôt que voyez comme ils s'aiment. La relation suppose le regard, le sourire et l'écoute car il faut que l'autre se sente reconnu, respecté et aimé. Le regard lui-même est très important et l'on peut même penser qu'il doit être premier. Il faut porter sur l'autre le même regard que Dieu, même si l'autre le reçoit de manière inconsciente. Nous sommes chargés de sensibiliser les autres au regard de Dieu par le regard que nous portons sur eux. Et le regard, même discret, que nous portons sur l'autre peut être considéré comme une « communion », jusqu'à être un signe de « communion eucharistique ». .
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