.Session
organisée au CentrePeyriguere, par les Amis de la Part Dieu.
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56 48 22 10 Avec le P. Collas
3, rue de la Source
75016 PARIS
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 Thème
de l'année: LA RESURRECTION
Bien des questions, mais une seule Vie
( Compte rendu de session. Centre Peyriguère. Bordeaux ) 3 Décembre 2006
INTRODUCTION
Après quelques explications intéressantes sur le centre Peyriguère, il est prévu que la journée portera sur l’Introduction de la retraite de 2004 sur la Résurrection.
Dans la foi, il est évident que ce que l’on vit aujourd’hui a un rapport certain avec ce que l’on vivra dans l’éternité. C’est donc un temps de rodage. Vivre déjà un peu la vie du ciel sur terre, c’est la meilleure manière de se préparer à la vie éternelle ; c’est un avant goût de ce qui nous attend dans l’éternité.
La grandeur de la terre c’est qu’elle est déjà le ciel : relation, compréhension, amour.
Le sujet du premier carrefour sera à choisir par chaque groupe.
REMONTEE DES CARREFOURS DU MATIN
Carrefour 1
Il y a, d’une manière très générale, chez l’être humain, l’intuition, la prescience, de quelque chose, d’une continuité de la vie après la mort. A titre d’exemple, citons notamment les néandertaliens, les égyptiens et leur coutume d’ensevelir leurs morts.
Après la mort, le corps physique, physiologique, disparaît. Alors, qu’est-ce qui continue ?
Derrière le corps physiologique il y a la personnalité, l’être qui se construit tout au long de sa vie.
La vie nous est donnée par Dieu, elle est définitive et ne peut que continuer. Il ne peut donc pas y avoir de rupture, la mort ne peut pas être une rupture. Le don de la vie, ce geste de Dieu, ne peut être qu’un geste éternel.
Mais alors que devient la personnalité de chacun, que devient son être ?
Le seul exemple que nous ayons de la résurrection est celle du Christ et ce qu’en disent les évangiles.
Carrefour 2
Le texte est optimiste et pourtant, dans la vie, il y a du mal : on voit des catastrophes naturelles, du mal et des violences commis par des êtres humains.
Sommes nous des utopistes ? Certains pensent en effet qu’après la mort tout est fini car on n’a pas de preuve de l’au-delà.
Les bouddhistes pensent qu’il y a une vie sans cesse renouvelée, jusqu’à l’éveil.
Les échecs, les ratés sont des actes et non pas des personnes. Les personnes, elles dépassent en grandeur, leurs échecs
Où sont les morts ? Sont-ils parmi nous, ou bien où se trouve le lieu de rendez vous ?
DISCUSSION
Il faut mettre les choses au point en ce qui concerne le bouddhisme car il est plus complexe qu’on ne le croit.
Il n’y a pas de résurrection et c’est une réincarnation permanente qui attend chacun. En réalité nous n’existons pas ; l’être n’est qu’une apparence, non une réalité. Cette apparence est présentée comme une réalité qui se construit en se réincarnant jusqu’à ce qu’elle soit perfectionnée. Et elle entre alors dans le nirvana, situation de bonheur, mais sans Dieu.
Ce n’est donc qu’une apparence qui se perfectionne mais ce n’est pas un être.
Le bouddhisme est une philosophie, une sagesse, une méthode de perfection de l’apparence, qui permet de se détacher de ce qui fait souffrir.
Il n’a rien à voir avec la vie de l’être comme réalité, ni avec la résurrection, puisque tout n’est qu’apparence et que Dieu n’existe pas.
Mais nous chrétiens, nous estimons que la vie est tellement importante qu’elle n’a pas à être recommencée par une réincarnation. Une vie suffit pour diviniser celui qui la vit. Notre vie suffit pour construire quelqu’un de positif malgré les échecs. Pour nous, après la vie, il y a Dieu qui sait, de tout temps, que nous réussirons.
Il est difficile de croire au Purgatoire, dont l’idée remonte au moyen âge. Ce serait un état intermédiaire de souffrance qui réparerait ce que nous n’aurions pas réussi et qui nous rendrait indignes de voir Dieu. En réalité, dès que je vais mourir, je vais voir Dieu face à face, je vais être dans ses bras et je sentirai, j’expérimenterai sa tendresse, une tendresse éblouissante ; je reverrai tous les actes où je ne l’ai pas aimé et j’en souffrirai devant sa tendresse mais, sa tendresse, chaque fois, me réconfortera. Et puis, ce Purgatoire, dans les bras de Dieu, sera fini. Il ne restera que la joie.
Ce que l’on constate chez les néandertaliens et les égyptiens c’est qu’ils pensaient, semble-t-il, que la vie ne s’arrêtait pas ; elle continuait après la mort, sans qu’on puisse toutefois assurer qu’ils pensaient à une vie éternelle.
Pour nous, l’être humain, après sa mort, va voir Dieu ; il ressuscite comme le Christ est ressuscité. Mais reste la question : nous serons divinisés après notre résurrection, mais comment ?
REMONTEE DES CARREFOURS DE L’APRES MIDI
Carrefour 1
Toute vie d’un être humain est amour, fondamentalement, car elle est don de Dieu, vie de Dieu.
Une question majeure se pose : que deviendra notre moi, notre être, après la mort ? Ne dépendra-t-il pas, d’une certaine manière, de la façon dont nous aurons vécu notre vie humaine dans le temps ?
Oui, mais cela ne dépendra pas seulement de notre foi, ni de la manière dont nous l’aurons vécue, mais aussi de ce qu’est fondamentalement la personnalité de chacun, de l’éducation qu’il a reçue, de ses réactions devant les évènements de sa vie…
Ce qui est vrai pour tous, c’est que nous avons la vie de Dieu en nous et que cette vie ne peut pas connaître de rupture ; elle continuera normalement après la mort.
Carrefour 2
Il n’y a qu’une vie, celle de Dieu, qui est aussi la nôtre. Mais la vie de Dieu, qu’est ce que cela veut dire ?
Que faut-il enlever à notre vie pour qu’elle ressemble à la vie de Dieu ?
Notre vie n’est pas idéale parce que nous sommes en construction.
Dieu est amour et tout part de là. Et donc, nous aussi nous sommes capables d’amour.
Le Christ nous a révélé l’amour de Dieu ; il n’est lui même qu’amour.
Le Christ s’est mis à genoux devant la grandeur de l’homme.
Le Christ n’avait pas de péché et pourtant il s’est senti à l’aise sur terre dans l’être humain qu’il était.
Les blessures humaines du Christ demeurent elles encore ?
Le Christ n’a pas laissé de corps : son corps a été assumé par la résurrection en un instant.
Les apôtres ne l’ont pas reconnu après la résurrection. S’il avait été reconnaissable, on aurait pu dire qu’il n’était pas mort.
Le Christ avait deux natures mais il n’avait qu’une seule vie.
Que faut-il entendre par la résurrection du corps, de la chair, de l’être ?
DISCUSSION ET CONCLUSION
Le Christ est assez énigmatique à l’égard de la résurrection.
Les apôtres ont compris ce qu’ils ont pu et ils ont écrit ce qu’ils ont compris ; nous avons finalement peu de renseignements précis.
Résurrection veut dire second surgissement. Notre être surgit du néant et nous le construisons. Après quoi, il surgit de nouveau : la ré-surrection. Vie à jamais, à l’égal de Dieu.
Dans tout acte humain, si mauvais soit-il, il y a du bon à sauver car l’être humain s’est impliqué dans cet acte par son intelligence, sa sensibilité, sa volonté, même en partie mauvaise.
Tout acte nouveau, toute participation à une rencontre, auxquels nous donnons l’existence, tout ce que nous faisons surgir de notre être est un acte qui a du positif et de l’existence, de la valeur, mais seulement dans le temps.
Il faudra une seconde surrection, qui sera le travail de Dieu, et il deviendra un acte infini, car Dieu veut faire passer cette beauté dans un acte définitif.
C’est le second sens du mot résurrection.
Notre structure est en état de construction ; nous la construisons fragile mais Dieu, dont la structure est éternelle, peut la rendre définitive.
Le Christ a la nature humaine et la nature divine. Nous qui avons aussi une nature divine, pouvons-nous être comparés au Christ ? Dieu est tellement différent de nous que cela nous parait difficile.
Si Dieu nous a faits à son image, nous lui ressemblons et, lorsque nous le verrons, nous le « reconnaîtrons » comme étant de la même nature que nous.
L’incarnation du Christ, c’est sans doute le geste de la divinité qui se glisse dans une structure humaine pour démontrer qu’elle est bien adaptée à la structure divine. Or le Christ s’est trouvé très à l’aise dans la structure humaine qu’il a adoptée.
La résurrection de Jésus serait la révélation visible que notre nature humaine était depuis notre naissance et comme la sienne, plongée déjà dans la nature divine. La résurrection dans l’éternité manifeste cette « cohabitation » qui était invisible sur terre.
L’incarnation de Jésus a montré que la structure divine pouvait s’intégrer parfaitement dans la structure humaine. Ce que nous comprendrons dans la résurrection, c’est que notre structure humaine s’intégrera parfaitement dans la structure divine et que nous pourrons voir Dieu dans les yeux, hors du temps et des limites de notre vie.
Qu’y a-t-il entre ceux qui sont déjà dans l’éternité et ceux qui sont encore au travail sur la terre ? Ce que l’on appelle la communion des saints ; ceux qui sont au ciel peuvent apporter aux autres l’amour et la tendresse qui leur manquent.
Il faut dédramatiser la mort. Il faut aussi dédramatiser la « résurrection générale » présentée trop souvent comme cataclysmique. Elle n’est pas, elle ne peut pas être un cataclysme, simplement elle sera la manifestation qu’il n’y aura plus alors de vie sur la terre et que tous les êtres humains seront ressuscités.
Peut on dire qu’il y a une évolution dans l’éternité ? Nous n’aurons plus à nous construire, mais il y aura probablement une évolution qui ne sera plus de création, d’acquisition. On pourra profiter de la vie éternelle, on pourra la goûter. On profitera de cette surabondance dont nous n’avons pas idée.
L’éternité est notre espérance, y parvenir c’est tout recevoir.
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